"La dictature c’est “Ferme ta gueule”, la démocratie c’est “Cause toujours” (Coluche)".
Lors des précédents épisodes, nous vous avons raconté la naissance de la FeMAPE, le recours au Conseil d’Etat pour faire annuler le pire de la réforme MILAC et … la réouverture des discussions par la Ministre (fin décembre 2019).
Fin décembre, la Ministre annonce donc fièrement la suspension de quelques mesures parmi les plus indigestes et l’ouverture de 8 chantiers thématiques pour travailler sur les points qui fâchent (Merci la FeMAPE !!!).
Surprise : la FeMAPE n’a été invitée qu’à 2 des 4 groupes de travail constitués pour l’occasion. Suite à notre coup de pied dans la fourmilière, de nombreuses langues se sont déliées et des revendications sont arrivées de toutes parts. Les autres fédérations ont relevé tellement de griefs qu’il y avait matière à renégocier quasi tout !!!
Donc OUI, la réforme était à priori bénéfique pour le secteur subventionné mais NON, elle n’était pas satisfaisante dans son ensemble. Toutes les fédérations se sont introduites dans la brèche ouverte par la FeMAPE et nous pensions naïvement que nous pourrions travailler main dans la main pour arriver à quelque chose de vraiment top pour tout le secteur, subventionné ou non.
ERREUR !!!
Dès la première réunion “de chantier”, nous avons compris qu’il n’en serait rien. Alors oui, il faut bien l’avouer, l’équipe de la Ministre était à l’écoute. Nous avons eu la parole et certaines de nos revendications ont fait mouche. Mais c’était sans compter la pression de l’ensemble du secteur.
Lors de chaque réunion, nous étions 30 à 40 autour de la table. Combien de représentant.e.s du secteur non-subventionné d’après vous ??? … A peine 2 !!! Quant aux accueillant.e.s conventionné.e.s ou salarié.e.s, elles n’étaient représenté.e.s que via les fédérations représentant leurs services (et donc : leur employeur). Ils étaient loin de défendre les intérêts des travailleurs de terrain !!.
Et les syndicats, nous direz-vous ?!? A part vociférer et gargariser sur l’indispensable démarchandisation du secteur et sur les soi-disant “acquis” de la réforme, on ne les a pas entendus une demi-seconde au sujet des drames sociaux vécus sur le terrain par leur affilié.e.s.
Donc oui, nous avions la parole … Parfois plus longtemps que les autres intervenant.e.s même, c’est vrai. Mais à 1 contre 20, il faut relativiser : tout compris, nous avions droit à 10 ou 15 minutes de parole au mieux sur 2 à 4 heures de réunion en mode “tour de table”.
Nous avons pourtant cru être entendu.e.s, et ce malgré que chacune de nos interventions aient fait l’objet de sarcasmes ou de réactions désobligeantes de la part de … nos collègues !!!! (Si, si, vous lisez bien).
Comme nous, vous serez peut être étonné.e.s d’apprendre de la bouche de nos pairs que le secteur non-subventionné ne cherche qu’à “vendre des enfants” (sic), que notre “pseudo fédération n’a pas d’autre but que de marchandiser le secteur” (re-sic), que les entrepreneur.e.s de la petite enfance sont fragiles et naï.f.ve.s au point qu’il faillent absolument leur dire quoi faire pour survivre ou encore que le opérateurs du secteur non-subventionné n’ont pas “l’esprit de l’accueil” (re-re-sic). #EspritEsTuLà
La crise du COVID a interrompu les travaux. Depuis, plus de son et plus d’image !!! Nous avons appris “par la bande” qu’un projet d’arrêté rectificatif avait été analysé au conseil d’avis de l’ONE, puis récemment (fin août) au CA de l’ONE. Malgré tous nos efforts, nous n’avons pas pu le consulter (les fédérations du secteur subventionné, oui !).
Nous savons via les comptes rendus du parlement FWB que l’arrêté sortira fin septembre - début octobre et nous devinons aussi qu’il ne vous plaira pas. Apprêtez-vous à devoir (re)monter sur les barricades !
Nous terminerons cette rétrospective avec un exemple qui achèvera de vous convaincre que rien n’est jamais acquis et que votre voix n’est toujours pas considérée...
Lors de la décision des premières mesures d’aides COVID, la Ministre avait consulté les fédérations du secteur subventionné et les syndicats LA VEILLE de la réunion du Gouvernement. Les fédérations du secteur non-subventionné étaient reçues PENDANT que le Gouvernement statuait sur les aides.
Le résultat, vous le connaissez : au moment même où son équipe écoutait les craintes du secteur non-subventionné (lequel travaille en “pré-payé”), toute fière, la Ministre annonçait les premières mesures dont le fait que les parents ne devraient pas payer pendant le confinement.
Etre généreuse avec l’argent des autres, c’est si facile ! Pourtant, le secteur s’organisait déjà pour ne pas faire payer les parents et proposait une alternative qui n’aurait pas porté préjudice aux milieux d’accueil. Aujourd'hui les conséquences sont là : les milieux d’accueil ferment les uns après les autres et les parents concernés n’ont plus de solution de garde..
En conclusion : NOUS avons secoué le cocotier, NOUS avons attaqué cet arrêté injuste, NOUS avons dénoncé et fustigé les conséquences de la réforme. Qu’est ce qui a changé ? RIEN !!!!
C’est toujours l’ONE et les opérateurs publics majeurs du secteur subventionné qui imposent leurs modèles irréalistes
La rentrée est là et il est temps d’agir ! Voilà maintenant 12 mois qu’on nous ballade en nous en faisant croire monts et merveilles… Nous ne nous laisserons pas faire : préparez-vous à l’action !!!! Conventionné.e.s, subventionné.e.s, indépendant.e.s, c’est ensemble que nous y arriverons !!
L’union fait la force.