GROUPE PRIVE - Défense collective et revendications
Rétrospective – Episode 3
Lors des précédents épisodes, nous vous avons raconté la naissance de la FeMAPE et son coup de force pour tenter de faire annuler ce qu’il y a de pire dans la réforme MILAC.
Nous étions arrivés à l’annonce de la Ministre Linard qui – suite à notre recours au Conseil d’Etat – a décidé de rouvrir la discussion sur les principaux points de désaccord... Mais que s’est-il passé entre la création de la FeMAPE et l’arrêté du 20 décembre ?
3 décembre 2019 : une délégation de la FeMAPE et du SNI est reçue longuement au Cabinet de la Ministre. Nous y avons trouvé une oreille attentive et quelques messages rassurants :
- OUI, la réforme MILAC est imparfaite...
- OUI, la Ministre en est consciente...
- NON, les choses ne resteront pas comme ça...
Nous avons laissé une longue liste de revendications, VOS revendications. Ces revendications sont toujours d’actualité aujourd’hui.
Le 11 décembre 2019, la Ministre a convoqué l’ensemble des Fédérations du secteur et annoncé sa volonté de consulter, concerter... et co-créer une réforme « bis » qui aurait pour ambition de corriger les erreurs et satisfaire le plus grand nombre.
Le 20 décembre 2019, le Gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles prend un arrêté qui suspend la plupart des mesures dénoncées par la FeMAPE. La Ministre ouvre 4 grands « chantiers » et invite la FeMAPE à participer aux discussions.
Pour notre jeune fédération, c’était déjà une victoire en soi. Non seulement la réforme était remise en cause, mais nous allions en outre pouvoir faire entendre (enfin !!!) la voix du secteur non-subventionné AVANT que les décisions ne se prennent.
Ça, c’est ce qu’on croyait... Ou du moins, c’est ce que l’on a tenté de nous faire croire.
Au prochain épisode, nous vous raconterons comment se passe une « consultation-concertation-co-création » dans un secteur qui ignore tout de vos réalités quotidiennes.
Nous vous raconterons comment cette culture du mépris omniprésente a permis de discréditer la plupart des revendications légitimes que nous portons pour vous à grand renfort de caricatures, de jugements de valeur et de sarcasmes.
Restez branché.e.s, vous avez le droit de savoir !
Que pouvons nous faire face à un interlocuteur qui ne vise pas une prise en charge des enfants en bas âge de qualité mais dont le seul objectif est la rentabilité et surtout le contrôle ?
Comment peut-on accepter qu'une institution comme l'ONE à prôné il y a 25 ans l'ouverture de nombreux milieux d'accueil devant être autonome car il n'y avait pas de moyens disponibles tout en étant contrôlé et que du jour au lendemain, après 25 ans d'existence on nous montre du doigts en nous disant tout simplement de marcher au pas ou de disparaître !
Nous partons ici d'une carrière et d'un engagement sans fin de nombreuses personnes qui ont accueilli des centaines d'enfants sans jamais avoir soulevé aucune critique !
Pascale Lecomte
La Ronde Enfantine
Bonjour @lecomte-pascale ,
Ne diabolisons tout de même pas l'institution à ce point. L'ONE prône la qualité de l'accueil par-dessus tout et avant tout : c'est d'ailleurs un des objectifs principaux de la réforme.
Ce qui est effectivement problématique, ce sont les raccourcis idéologiques et les fausses vérités.
NON, l'emploi salarié n'est pas par nature plus qualitatif que l'emploi indépendant.
NON, un milieu d'accueil n'est pas plus pérenne avec un PO en ASBL plutôt qu'en personne physique.
NON, un CESS n'offre pas une garantie de compétence et d'engagement en faveur des enfants ou de passion pour le métier.
NON, un.e jeune diplômé.e assistant.e social.e ou infirmier.e ne remplace pas avantageusement un.e directeur.trice de maison d'enfants expérimenté.e.
NON, une ASBL n'offre pas vraiment plus de garantie qu'une SPRL contre le risque de redistribution de profits au détriment de la qualité des services.
et OUI, le secteur non-subventionné offre un accueil de qualité, parfois plus encore même que le secteur public.
L'ONE ne peut pas être seule à être mise en cause : certains partis politiques ou responsables syndicaux exercent depuis des années des pressions pour installer un monopole d'état dans le secteur de la petite enfance (exactement comme dans l'enseignement) et pour "corriger l'erreur sacrilège" d'avoir fait un jour appel au privé pour compenser l'insuffisance de moyens publics.
On ne peut toutefois pas nier que l'accueil de la petite enfance soit un ENJEU de service public. Plus un Etat investit tôt dans la chaîne éducative et plus le retour sur investissement pour la société est important.
Ce qui est paradoxal, c'est que les investissements et les fonds publics ne profitent qu'à deux tiers du secteur et que les pouvoirs publics semblent vouloir renforcer le fossé entre le secteur subventionné et non-subventionné au risque de faire disparaître une partie de la capacité d'accueil.
Le drame de notre secteur, c'est que l'idéologie politique prime sur une vision réaliste et pragmatique.
Bonjour à tous,
Ce qui me heurte le plus est sans doute cette hypocrisie qui veut nous faire croire que si on nous entend, on ne nous écoute pas. Pour l'instant, le réforme est bloquée. Mais combien de temps..
Dans ma région (Waterloo-Genappe) nous sommes assaillis par les demandes d'accueil en urgence. Un grand nombre d'accueillantes arrêtent leurs activités. Le Covid a sans doute fini d'écoeurer toutes celles qui ont, un moment donné, eu le courage de travailler dur..
Il va falloir être particulièrement vigilant et revendicatif face à des autorités peu soucieuses de notre réalité et engoncées dans leur dogme et leur idéologie politique L'espoir fait vivre et plus que jamais, une défense et représentation collective est nécessaire.
Bon week-end