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Coronavirus 31 ans

Démarré par Deseyn dans GROUPE PUBLIC - Gestion de la crise COVID-19 il y a 4 ans

X, 31 ans, 

état de santé normal, un peu sportive sans aucun antécédent

infectée le 3 mars  coronavirus

je sors du silence… pour te conscientiser…

je suis tombée malade, en côtoyant quelqu’un de malade qui ne savait pas être porteur. Elle était malade, état grippal, revenue tout droit de l’Italie. 


Je n’ai pas embrassée ni câliner cette personne. J’étais juste à coté d’elle, à parfois partager des objets avec elle qui elle se lavait les mains non stop mais moi pas… parce que le 3 mars on ne nous avait encore rien dit malgré le retour des vacances des belges déjà opéré et l’énorme potentialité d’un début d’épidémie belge. 

Heureusement pour moi, je n’ai pas été en contact étroit avec des gens dès ce jour. Dès que cette personne a été déclarée positive j’ai été écartée directement. J’ai commencé à avoir des intestins dérangés comme une gastro qui ne se déclare pas. Et puis en un coup, 4 jours après, maux de tête, fatigue extrême, dos tendu, fièvre. Le virus commence… Nous sommes samedi. J’appelle sos médecin. « j’ai frequenté quelqu’un de positif au coronavirus, je suis pas bien, que dois-je faire ? » les médecins ne peuvent pas venir chez vous, restez chez vous en quarantaine… j’appelle la ligne d’appel coronavirus … pas en service. J’appelle la garde Bruxelloise, nous prenons votre cas en considération, nous vous rappelons. 4h du mat, message vocal : nous ne pouvons pas venir, nous pouvons rien faire pour vous mais n’allez pas aux urgences. Je suis extrêment fatiguée, ma température augmente, j’ai chaud, j’ai froid… entre () je vis seule dans mon petit studio. Une amie de longue date et ma soeur, medécins généraliste et gyneco essayer de m’aider.Lundi, je peux aller à Saint luc car ils ouvrent une cellule coronavirus. Mais comment y aller ? transport en commun, non, à pied c’est trop loin.. Voiture seule au volant. Arriver aux urgences, accueilli par un « lavez vous les mains, mettez un masque et attendez à la réception avec les autres », attendre 2h30 avec les patients normaux et tousser. Regarder attentivement les 4 autres personnes avec moi portant un masque qui n’ont pas du tout l’air malade pas même une toux en 2h… se faire déplacer dans un container et attendre encore 2h. On ne m’a encore poser une question ni donner assistance. Cela fait 5 h que j’attends. Le personnel essaye de s’organiser dans un chaos de non communication. Le docteur arrive. Il vient d’arriver, il ne sait pas ce qu’il doit faire. Il n’a pas de combinaison étanche. Anamnèse, aucun doute vous êtes contaminée… il blémit, vous savez je suis désolée, personne ne veut venir ici, je suis volontaire. Rentrez chez vous, on attend les résultats. Sortir, payer le parking et se rendre compte qu’il faut laisser aucun dépôt de soi.

Rentrer. Mardi, même symptôme, fièvre tombe. Appel, vous êtes positive au coronavirus. Soir, je veux me faire à manger, impossible souffle coupé, plus moyen de bouger. Le stress, panique qui monte. Je ne sais plus respirer. Appeler les urgences de l’hôpital le plus près. « Madame, vous etes stressée, allez dormir nous nous occupons pas du coronavirus. Ca va passer ». Mercredi matin, se lever ne pas respirer. Appeler l’hôpital le plus proche à nouveau.. nous ne pouvons rien faire. Avoir les larmes qui perlent de tes yeux. Fatiguée, extenuée, se battre pour voir un médecin depuis 4jours, seule, isolée, voir son état se détériorer. Appeler un medecin traitant qui prend les choses en main, je dois aller à saint luc aux urgences, mais je ne peux plus me déplacer moi-même. Ambulance, deux ambulanciers arrivent, je suis par terre, je ne sais plus dire une phrase, ils sont en combinaison, je ne vois que leur yeux derrière leurs lunettes. Je suis faible, je ne tiens pas debout. Arriver aux urgences, isolée avec un monsieur infecté aussi depuis 2semaines sans guérison. L’appareil radio vient carrément à nous, aucun déplacement des patients dans les couloirs. Je peux rentrer chez moi mais monsieur sera hospitalisé, surinfection pulmonaire. 

Je reviens en ambulance et je commence des aérosols. J’ai 31 ans, jours de contamination +11, je ne suis pas guérie, j’ai un poids dans la poitrine qui me pèse à chaque respiration. Je ne sais rien faire, un rien m’essouffle. Je suis seule isolée depuis 8 jours. Mes amis m’approvisionnent dans ma boite aux lettres. Mon chat est mon seul contact. Je dois encore rester 7 jours. 14 au total et ce n’est pas sur je sois guérie.

Ce ne sont pas des vacances, chaque respiration n’est pas normale. Les aerosols me donnent des effets secondaires de tremblements. Je ne vis pas, je m’adapte et je vois le monde s’écrouler autour de moi.

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